La peur du lendemain

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La peur : un sentiment universel

Crainte, inquiétude, insécurité, trac, agitation, souci, anxiété, angoisse, panique… la liste est longue de tous les synonymes de ce fléau qui habite nos cœurs ! Qui n’a pas connu ces symptômes sournois, souvent invisibles mais qui peuvent peser si lourd : cette pression douloureuse au niveau du plexus, un souffle plus court, un rythme cardiaque plus rapide, des mains moites… et cette incroyable faculté qu’elle possède de nous isoler du monde et nous rendre sourds aux appels de ceux qui nous entourent.

L’identifier...

Parfois, elle est passagère, conjonctuelle, liée à un événement précis, une échéance concrète : un examen à présenter, un résultat médical à attendre, une facture difficile à honorer…. Elle peut avoir, dans certaines situations, un effet bénéfique et salutaire : elle nous avertit d’un danger, nous donne le courage de faire face à une situation extraordinaire. Dans ce registre, la peur est utile car elle nous aide à réagir avec vigueur à des situations de crise et préserve ainsi notre vie du mal ou de la mort.

Mais il n’en est pas toujours ainsi : souvent, la peur s’installe de façon indéfinissable, sans cause identifiable de façon certaine. La peur du lendemain fait partie de ce catalogue ! Elle est cette inquiétude sournoise qui prend racine, nous grignote petit à petit, faisant feu de tout bois, s’alimentant de rumeurs et ne s’appuyant que sur des hypothèses comme si tous les fléaux de l’univers m’étaient personnellement destinés !

Je lis un magazine médical présentant une pathologie rare et j’ai l’impression que tous ces symptômes me sont déjà familiers !

Je croise un handicapé dans la rue et je détourne le regard car cela me renvoie à cette peur enfouie au fond de moi et que je ne peux supporter.

J’ai peur de devenir pauvre, d’avoir faim, d’être abandonné, rejeté, ou peur d’être embarqué dans une prochaine guerre mondiale ou un désastre nucléaire, peur de souffrir, de devenir vieux, peur de la mort, peur même de ne plus avoir peur comme si ma peur était un bouclier de protection capable d’écarter ces dangers que je redoute ! Au fond de moi, je voudrais être tout-puissant pour contrôler parfaitement tous les paramètres de ma vie, maîtriser mes circonstances et mon environnement… mais comment faire ? Tant de choses m’échappent.

La canaliser...

Alors, je contracte des polices d’assurance pour ma maison, ma voiture, mes voyages, ma vie. J’essaie d’oublier ce qui me dépasse : la pollution, la précarité, les conflits familiaux dans l’agitation et les fêtes.

Lorsque je manque de confiance en moi, que j’ai besoin de paraître, je surmonte mes faiblesses en consommant quelques produits « coup de pouce »... Je continue à donner l’impression de maîtriser ma vie, d’être fort en faisant appel au body-bulding, aux soins revitalisants, à la chirurgie esthétique … et quand la pression devient trop lourde, je vais chercher le conseil et l’appui de personnes douées de capacités hors du commun comme celle de me prédire l’avenir !

Faire face...

Pourquoi nous est-il difficile de faire face à nos peurs ? Les raisons en sont certainement nombreuses et complexes et les spécialistes de la psyché les ont abondamment analysées.

La raison première en est sans doute le fait que nos peurs nous renvoient à une réalité à laquelle nous ne voulons pas faire face : celle de notre propre condition humaine avec ses défaillances, sa lourdeur, ses faiblesses, sa finitude.

Lorsque nous pensons nos vies, les projetons dans l’avenir, n’avons-nous pas tendance à les idéaliser, à ne prendre en compte que les aspects positifs et valorisants, ceux que l’on peut mettre en lumière, à l’admiration de tous ?

Il faut beaucoup de courage en effet (ou beaucoup de souffrance !) pour oser affronter tout ce qui est négatif en nous : notre égoïsme, notre volonté d’être le premier ou notre amertume à ne pas l’être, nos insécurités, nos besoins béants d’amour et de reconnaissance. Qui de nous oserait se glorifier de ses faiblesse ?

Et quand parfois, avec beaucoup de lucidité, nous avons le courage de les admettre, que faisons-nous pour les combler ? Nous comptons sur nos propres ressources, nous essayons plus durement, redoublant d’efforts. Mais nous savons bien, au fond de nous-mêmes que le combat est perdu d’avance. En effet, comment un être fini pourrait-il vaincre sa finitude ? Acquérir la toute-puissance et devenir parfait ?

Un secours possible...

« Ce ne sont pas ceux qui sont bien portants qui ont besoin de médecin mais les malades »
(Luc 5.31)
a constaté Jésus lorsque des hommes religieux de son époque sont venus le confronter avec ces mêmes questions.
« Mais venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos. Je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Matthieu 11.28 et 29)

Jésus est remarquable par sa vie, son œuvre, mais ce qui est sans doute le plus surprenant en lui c’est qu’il a fait un chemin exactement contraire au nôtre : par nature, conscients de notre imperfection, nous essayons de la gommer et de nous élever au rang de Dieu.

« Lui, au contraire, qui était dès l’origine de condition divine n’a pas retenu jalousement son rang qui l’égalait à Dieu mais s’est abaissé en devenant semblable aux hommes ! Après avoir supporté notre condition humaine, Il s’est humilié encore en obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur une croix ! » (Philippiens 2.6 à 8)

Pourquoi ? Pour porter nos faiblesses !

« Lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour nous ! »
(Romains 5.6)

Jésus a fait don de sa vie par amour pour nous afin que par sa force et son secours, nous puissions surmonter notre finitude, échapper à ce bourbier qui nous désespère et accéder à la Vie en lui.

En lui, qui est Dieu, qui connaît si bien ma condition humaine et qui l’a vaincue par sa résurrection se trouvent l’amour et le pardon dont j’ai besoin pour continuer ma route.

Parce qu’il est Tout-Puissant et souverain sur toutes choses, je sais que je peux lui confier mon avenir et mes circonstances : rien ne le surprendra dans ce qui m’arrive et rien ne sera au-dessus de ses compétences.

Parce qu’il est fidèle et compatissant, je sais que je peux lui confier mes peurs : il les comprend, ne les juge pas et m’aidera à y faire face.

C’est pour cela que je peux regarder l’avenir avec confiance en lui abandonnant de plus en plus humblement mes craintes, mes zones d’ombre les plus profondes ou les plus repoussantes. De ce face-à-face naît le réconfort, la transformation de mon être intérieur et l’espérance ! Même si le chemin peut s’avérer douloureux, je sais qu’il sera toujours à mes côtés, et ainsi qu’il l’a promis, « il achèvera l’œuvre commencée en moi. »(Philippiens 1.6).

Il me donnera la force d’y marcher jusqu’au bout en chantant dans mon cœur cette promesse qu’il t’adresse aussi à toi, en cet instant :

« Je connais les projets que j’ai formés pour toi, projets de paix et non de malheur afin de te donner un avenir fait d’espérance !  »(Jérémie 29.11)