Ta place dans la fanfare de Dieu

fanfare

Valid XHTML 1.0 Transitional

Max Lucado raconte l’histoire des premiers versets de Jean 12.

Il part de son expérience dans la fanfare locale lorsqu’il était enfant. Il a tout de suite compris qu’il valait mieux ne pas jouer quand on ne connaît pas le morceau pour ne pas se faire remarquer ! Il jouait du tuba. Il raconte :

« Ma place était à côté de celui qui jouait de la grosse caisse. Quel son merveilleux. Boom, boom, boom. Profond, puissant. Placé au moment utile, rien de mieux.

En bout de ligne, les flûtistes. Ah, comme leur mélodie s’envolait dans l’air, et montait jusque dans les nuages, comme un chuchotement !

Devant moi, le trompettiste, qui adorait jouer de sa trompette. Et qui jouait à te crever le tympan. S’il y avait eu un stade, il aurait enlevé le toit à lui tout seul.

La flûte et la trompette font des sons très différents. La flûte chuchote, la trompette hurle. La flûte réconforte, la trompette beugle. Il n’y a rien de tel qu’une trompette, à petite dose. Se faire beugler dessus, ça va bien un moment, mais point trop n’en faut. Au bout un moment, on a besoin d’entendre quelque chose de plus doux. On a besoin d’une flûte. Mais, même le son doux d’une flûte peut finir par être plat s’il n’y aucun rythme, aucune cadence. C’est pourquoi il faut aussi une grosse caisse.

Mais qui veut une grosse caisse toute seule ? Ou même une fanfare composée seulement de grosses caisses ? La flûte toute douce a besoin de la trompette plus agressive, qui a elle-même besoin de la grosse caisse, qui a, à son tour, besoin de la flûte toute douce,… etc.

Vous saisissez ? L’idée principale est celle du besoin - Ils ont besoin les uns des autres. Seuls, ils jouent de la musique. Mais ensemble, ils créent quelque chose de magique.

C’est comme dans l’église.

Nous avons besoin les uns des autres. On ne joue pas tous le même instrument. Certains croyants sont plus « intello », d’autres plus terre à terre. Certains veillent au rythme pendant que d’autres jouent la première voix. On ne fait pas tous le même son. Certains sont doux, d’autres font du bruit. Et on n’a pas tous les mêmes talents. Mais chacun a une place.

Certains jouent de la grosse caisse (comme Marthe)
Certains de la flûte (comme Marie)
Et d’autres, de la trompette (comme Lazare)

Marie, Marthe et Lazare étaient comme une famille pour Jésus. Alors, après la résurrection de Lazare, ils ont décidé de donner un repas en son honneur. Ils ne se sont pas disputés pour avoir la meilleure place. Ils ne vivaient pas mal les dons des autres. Ils n’ont pas essayé de se faire concurrence. Tous les trois ont travaillé avec un seul objectif. Mais chacun a rempli cet objectif à sa manière.

Marthe était là pour servir : elle veillait à ce que chacun reste dans le rythme. Marie était plus dans la louange : elle a oint son Seigneur d’un cadeau extravagant et son arôme a rempli la maison. Et Lazare avait une histoire à raconter, et il ne demandait que ça.

Trois personnes, chacune avec un don différent, des compétences différentes. Mais chacune avec la même valeur. Est-ce que leur famille aurait pu fonctionner avec l’une des trois en moins ? Aujourd’hui, pourrions-nous nous passer de l’un de ces trois éléments ?

Chaque église a besoin de sa Marthe. Non, rectifions cela. Chaque église a besoin de 100 Marthe. Les manches retroussées, elles permettent que l’église avance, elles mettent du rythme. Grâce aux Marthe, le budget de l’église reste dans le vert, les bébés de l’église ont des genoux sur lesquels s’asseoir, et l’église a un bâtiment. On n’apprécie pas les Marthe avant qu’elles ne soient plus là ; Et puis tous les Marie et Lazare s’affolent pour savoir comment mettre le chauffage en route et comment faire marcher le rétroprojecteur.

Les Marthe sont les petits lapins Duracell. Elles ne s’arrêtent jamais ! Elles ne cherchent pas les feux des projecteurs car elles ne dépendent pas de l’applaudimètre. Ce qui ne veut pas dire qu’elles n’en ont pas besoin. Mais elles n’y sont pas accrocs. Les Marthe ont une mission. En fait, les Marthe ont une faiblesse : c’est d’élever la mission au dessus du maître. Vous vous rappelez quand Marthe a fait cela ? Une Marthe un peu plus jeune avait invité Jésus pour le déjeuner. Jésus accepte et vient avec ses disciples.

La scène décrite par Luc montre Marie assise et Marthe en train de pester. Elle est énervée parce que Marie est, horreur, assise aux pieds de Jésus. Franchement pas pratique ! A côté de la plaque ! Inutile ! Enfin, je veux dire, qui a le temps de s’asseoir et d’écouter quand il y a du pain à faire cuire, la table à mettre et des âmes à sauver ? Donc Marthe se plaint : « ça ne te fait rien que ma sœur me laisse faire tout le travail ? Dis-lui de m’aider. »

Oh là là... On est bien énervé... D’un coup Marthe est passée de servir Jésus à lui demander de servir ses intérêts. Silence dans la pièce. Les disciples baissent les yeux. Marie se tait. Et Jésus parle. Il parle non seulement à la Marthe de Béthanie mais à toutes les Marthe qui ont tendance à penser qu’il n’y que la grosse caisse dans la fanfare.

Le Seigneur lui répondit:« Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. »
(Luc 10 :41-42)

Apparemment Marthe a compris, car plus tard, on la retrouve en train de servir. (Jean 12.2-3.)

Marie est-elle à la cuisine ? Non, elle joue de sa flûte pour Jésus. Elle le loue car c’est ce qu’elle aime faire. Mais cette fois-ci, Marthe n’objecte pas. Elle a appris qu’il y une place pour la louange, et c’est ce que Marie fait. Et quel est le rôle de Marie dans le repas ? Elle amène une grande quantité de parfum qui coûte très cher et le verse sur les pieds de Jésus et puis essuie ses pieds avec ses cheveux. L’odeur du parfum remplit la maison, tout comme le son de la louange peut remplir une église.

Une Marthe plus jeune aurait râlé. Un tel acte est trop fou, trop extravagant, trop généreux. Mais cette Marthe mature a appris que tout comme il y a de la place dans le royaume de Dieu pour le service et le sacrifice, il y a aussi de la place pour de la louange extravagante.

Les Marie ont le don de la louange. Elles ne chantent pas seulement, elles louent. Elles n’assistent pas simplement à l’église, elles y vont pour offrir leur louange. Elles ne se contentent pas de parler simplement de Jésus, elles l’irradient sur leur visage.

Les Marie ont un pied dans le ciel et l’autre posé sur un nuage. Ce n’est pas facile pour elles de revenir sur terre, mais parfois il le faut. De temps en temps, il faut leur rappeler qu’il y a des factures à régler et des classes à enseigner. Mais ne leur dites pas ça trop durement. Les flûtes sont fragiles. Beaucoup parmi elles sont des âmes avec des cœurs tendres. Si elles ont trouvé une place aux pieds de Jésus, ne leur demandez pas de partir. Mieux vaut leur demander de prier pour toi.

C’est ce que je fais. Quand je trouve une Marie, je demande rapidement : « comment dois-je faire pour être sur ta liste de prière ? »

Chaque église a désespérément besoin de quelques Marie.

  • On en a besoin pour qu’elles prient pour nos enfants
  • Pour qu’elles mettent de la chaleur dans notre louange
  • Pour chanter des chants de gloire
  • Pour s’agenouiller et pleurer et lever leurs mains dans la prière.

Nous en avons besoin car nous avons tendance à oublier combien Dieu aime la louange. Les Marie n’oublient pas. Elles savent que Dieu veut être connu comme un père. Et qu’un père n’apprécie rien autant que de trouver ses enfants à ses pieds prêts à passer du temps avec lui. Beaucoup sont doués pour cela.

Elles aussi doivent faire attention. Elles doivent méditer souvent.

Luc 6.46
« Pourquoi m’appelez-vous ‘Seigneur, Seigneur’ et ne faites-vous pas ce que je vous dis ? »

Les Marie doivent se souvenir que le service est la louange,
Les Marthe, que la louange est un service

Et Lazare ?

Il doit se souvenir que tout le monde n’est pas trompettiste.

De ce que l’on voit, Lazare n’a rien fait pendant le repas. Il s’est réservé pour son show dehors. Jean 12.9-11. Wow, à cause de Lazare, beaucoup de juifs ont cru en Jésus. On lui a donné une trompette. Il a un témoignage à donner – et quel témoignage !

« J’ai toujours été un mec plutôt correct, dirait-il. Je réglais mes factures. J’aimais mes sœurs. Je prenais même plaisir à être dans la présence de Jésus. Mais je n’étais pas un de ses disciples. Je n’étais pas proche comme Pierre ou Jacques. Je gardais mes distances. Rien de personnel, je ne voulais pas m’emballer, c’est tout.

Puis je suis tombé malade. Et je suis mort. Sans rire, je suis vraiment mort. Il ne restait rien ! Froid comme la pierre. Plus aucune vie. Rien. J’étais complètement mort. J’ai vu la vie de l’autre côté de la tombe. Quand Il a parlé, mon cœur s’est remis à battre et mon esprit est revenu. Et je veux que vous sachiez qu’il peut faire la même chose pour vous? »

Dieu a donné à Marthe un tambour pour le service.
Dieu a donné à Marie une flûte pour la louange.
Et Dieu a donné une trompette à Lazare. Et il s’est mis en plein milieu de l’estrade pour en jouer.

Dieu donne encore des trompettes. Il appelle des gens des bas-fonds. Il donne encore des gens avec des témoignages « pince-moi c'est pas possible je rêve, c’est trop beau pour être vrai ! » mais tout le monde n’a pas un témoignage dramatique. Qui voudrait d'une fanfare composée uniquement de trompettes ?

Quelques-uns amènent les perdus au salut. Quelques-uns encouragent les sauvés. Et quelques-uns permettent que tout ça reste en cadence. Tous sont nécessaires.

Si Dieu t’a appelé à être une Marthe, sers ! Et rappelle aux autres qu’il y a de l’évangélisation et de la louange dans le service.

Tu es une Marie ? Loue donc! Et rappelle aux autres que nous n’avons pas besoin d’être tellement pris que le temps nous manque pour chercher à vivre une vie sanctifiée.

Tu es un Lazare ? Eh bien, témoigne alors ! Mais rappelle-nous que nous aussi, nous avons une histoire à raconter. Nous aussi, nous avons des voisins qui sont perdus. Nous aussi, nous sommes morts et nous sommes ressuscités.

Chacun de nous a sa place à la table. Sauf un. Car il y en avait un chez Marthe qui n’avait pas trouvé sa place. Même s’il avait été proche de Jésus depuis plus longtemps que tous les autres, il était le plus éloigné dans sa foi. Son nom, c’est Judas.

C’était un voleur. Quand Marie a versé son parfum, il a fait mine d’être spirituel :

« on aurait pu le vendre et donner l’argent aux pauvres ».

Mais Jésus connaissait son cœur et il a défendu la louange de Marie. Des années plus tard, Jean aussi a reconnu le cœur de Judas pour ce qu’il était, et a dit qu’il était un voleur (Jean 12.6).

Ces années durant, il s’était servi dans les offrandes. Il voulait vendre le parfum pour pouvoir profiter de l’argent de la vente.

Quelle triste fin pour une histoire magnifique. Mais quelle fin appropriée.

Car dans chaque église, il y a ceux qui, comme Marthe, prennent le temps de servir, ceux qui, comme Marie, prennent le temps de louer, ceux qui, comme Lazare, prennent le temps de témoigner.

Et il y a ceux qui, comme Judas, prennent - prennent, prennent et ne redonnent jamais en retour. Es-tu un Judas ? Es-tu proche de Jésus mais loin de son cœur ? Es-tu au repas mais avec une âme amère ? Es-tu toujours en train de critiquer les dons des autres et pourtant coupable de donner très peu, et encore, à partir des tiens ? Bénéficies-tu de l’église sans jamais rien donner en retour ? D’autres donnent-ils de façon sacrificielle pendant que toi tu fais le pingre ? Si tu prends toujours sans jamais donner, tu es le Judas dans cette histoire.

Si tu es une Marthe, sois fortifiée. Dieu voit ton service
Si tu es une Marie, sois encouragée. Dieu reçoit ta louange
Si tu es un Lazare, sois fort. Dieu honore ta conviction
Si tu es un Judas, sois averti. Dieu voit ton égoïsme.
»